Comment les startups réinventent-elles les ressources humaines ?
Alors que la fonction des ressources humaines traverse une crise face à la montée de la génération Y (réputée capricieuse et difficile à manager), les startups, en revanche, ne semblent pas avoir de difficultés pour gérer leur capital humain. Étant donné que les employés sont au cœur de l’entreprise et que leur performance est étroitement liée à leur bien-être, il est grand temps de revoir nos pratiques de management et de nous inspirer des startups.
Pourquoi la génération Y est-elle si difficile à gérer ?
La fonction des ressources humaines est à la croisée des chemins. Selon une étude (« Le magicien de l’humain, turbulences et renaissances de la fonction RH ») effectuée par différents cabinets de conseil, la profession essuie actuellement un revers.
La génération Y ou les fameux Millenials, née entre 1980 et 1997, est insatisfaite, voire malheureuse au travail. La raison qui explique cette insatisfaction générale est que cette population – qui représentera 75 % des actifs dans le monde d’ici moins de 10 ans – est « volage » et très instable. Elle a grandi avec l’idée qu’elle est spéciale (« Tout est possible », « Tu peux y arriver », etc.) et elle est habituée à obtenir ce qu’elle veut (société de consommation oblige !).
Cette génération rêve d’entrepreneuriat (ou du moins d’autonomie dans les entreprises où elle est recrutée). Elle est allergique à la hiérarchie et refuse les codes traditionnels du monde professionnel. Alors quand elle intègre le marché du travail, c’est le choc…
“Ils” désirent tous intégrer une startup
D’une part, le salaire n’est plus la seule motivation des travailleurs. D’autre part, les jeunes salariés et les nouveaux diplômés ne cherchent plus à faire une belle et longue carrière dans une entreprise de renom. Ils sont plus attirés par les petites startups de 20 à 100 salariés qui leur offrent un environnement flexible, l’opportunité de participer à des missions innovantes et la possibilité d’endosser plus de responsabilités (la génération Y veut « changer le monde »).
Mais ce qui fait la particularité des startups, c’est la confiance qu’elles sont en leurs employés. C’est ce qui explique leur souplesse : flexibilité des horaires, nomadisme, travail à distance, etc.
À la recherche du bonheur au travail
« Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie » disait Confucius. Étant donné que les salariés passent la majeure partie de leur temps sur leur lieu de travail, il est tout à fait normal de reconsidérer leurs conditions de travail. D’ailleurs, on dit souvent que les salariés sont les premiers clients d’une entreprise. Cela signifie que nous devons être à l’écoute de leurs besoins.
La raison pour laquelle les startups font autant rêver les jeunes actifs et les nouveaux diplômés est qu’elles leur offrent une qualité de vie au travail et du bonheur tout en renforçant leur sentiment d’adhésion :
- Plus de chances d’être embauché : les startups privilégient l’état d’esprit et la motivation des candidats et non leur parcours académique ou leurs anciennes expériences professionnelles (les autodidactes et les passionnés sont les bienvenus) ;
- Plus de liberté : dans les startups, les collaborateurs s’autodirigent. Personne ne leur dit comment ils doivent effectuer leur travail. On leur explique seulement quels résultats on attend d’eux. Par contre, les nouveaux salariés peuvent être coachés s’ils le souhaitent ;
- Moins de contrôle : il n’y a pas de badges ni de pointage. Par ailleurs, la hiérarchie est quasi inexistante ;
- Une ambiance de travail décontractée ;
- De la reconnaissance.
Un nouvel acteur dans le service RH : le Chief Happiness Officer
Partant du constat qu’un salarié heureux au travail est un salarié impliqué et engagé, il est primordial de mettre en place une politique pour relancer la motivation des employés et éviter les situations de stress. Voilà en quoi consiste la mission du Chief Happiness Officer.
En d’autres termes, ce nouveau responsable du bonheur « humain » doit veiller à ce que les nouveaux collaborateurs soient bien accueillis et à fidéliser les autres. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, son rôle ne se limite pas à organiser des petites fêtes. Cela va de la surveillance de la qualité de la cantine à la gestion des problèmes de stationnement en passant par la mise en place d’une culture d’entreprise et d’une communication managériale claire et transparente.
Conclusion
Malgré une crise évidente au coeur des ressources humaines des plus grandes entreprises françaises, les startups semblent encore relativement épargnées par le phénomène. Ceci s’expliquerait par une meilleure réponse aux besoins de ses employés (plus de chances à l’embauche, plus de liberté, une ambiance décontractée…). Peut-être alors faudrait-il s’en inspirer ailleurs lorsqu’il est question de refonder la politique des ressources humaines: reste à voir si cela est possible à plus grande échelle…
AUTEUR: Nicolas Finet
Nicolas Finet est le co-fondateur de Sortlist, plateforme web qui permet aux entreprises de trouver une agence marketing et/ou de communication facilement.
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